LA RÉVÉLATION RAVELOMANANTSOA

Brillant comme le cuivre de son saxophone ténor, Maxence Ravelomanantsoa a déjà conquis l’Europe. La révolution est en marche, une autre manière de dire que ce Maxence-là assure à max.

Ravelomanantsoa… Prédestiné, son nom sonne comme un rêve improvisé, un soir de jam session orageuse.

Chacun des concerts du saxophoniste ténor est en effet un petit coup de tonnerre. À Rennes, de dernier pleut depuis longtemps, à la Ferme de la Harpe, lors du festival Jazz à l’ouest ou encore en tant que révélation du programme Fresh sound, proposé par le festival Jazz à l’étage.

Brillant, affûté, véloce et virtuose, Maxence Ravelomanantsoa envoyait déjà des invitations au rêve musical, qu’il ne savait pas encore marcher. Pour l’anecdote, le Rennais de 27 ans chantait « So What » de Miles Davis, a  l’âge de 2 ans. Comme sa paire Laura Perrudin, le musicien est passé entre les mains de Jean-Philippe Lavergne, au conservatoire de Saint-Brieuc. Comme elle aussi, il a marqué les esprits lors de l’incontournable concours national de jazz de la Défense.

Son talent est déjà gravé dans la cire des vinyles : au sein du PJ5 ; avec Ricky Ford & The Big band ; ou encore de TWNSHP, ce groupe aux allures de fautes de frappe. Last but not least, Maxence donne actuellement les dernières touches musicales à son premier album solo.

So what ?, demanderont les septiques. Et alors, ce garçon-là a de l’or dans les doigts.

Maxenceravelomanantsoa.com                        

 

À L’OUEST, DU RENOUVEAU

Les premières notes d’ « Autumn leaves » retentissent dans l’atmosphère. Sont-ce les touches d’ivoire d’Horace Silver ou d’Ahmad Jamal, qui brillent sous la lune argentée ? Ou bien la voix lactée de Franck Sinatra ? La trompette renommée de Miles Davis, alors ? Le sax cuivré de Cannonball Aderley ou l’une des centaines de reprises du célèbre morceau de Kosma ?

Peu importe, ce qui compte, c’est que nous sommes au mois de novembre, et que les Feuilles d’automne se ramassent effectivement à la pelle du côté de la MJC Bréquigny. Né il y a 27 ans, le festival a largement atteint l’âge de faire résonner le jazz tous azimuts.

Pour reprendre la programmation de l’édition 2016, nous trouvons notamment dans le grand melting-pot bop : du funk (Out of Nola), du groove (Dr Lonnie Smith), du hip-hop afro-jazz (Tribeqa), de l’Ethiopian fusion (Arat kilo), du blues (Hugh Coltman) et bien sûr, du jazz (Bojan Z & Amira). Une autre manière de dire que si le festival est complètement à l’Ouest, il n’oublie pas non plus les autres directions indiquées par la rose des vents, des cuivres et autres instruments du jazz.

www.jazzalouest.com

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UN BŒUF ÉLEVÉ À LA FERME

On y souffle dans les cornes du jazz depuis presque 30 ans, autant dire que le bœuf du jeudi soir est devenu une institution, du côté de la ferme de la Harpe. Le constat est que le petit événement fait toujours autant de bruit.

Un bœuf ? Oui, un entre-potes bien swinguant ! Dans la langue du jazz, « taper le bœuf » ne signifie pas jouer du bugle mais se réunir entre amis musiciens pour improviser une mélodie sur un début de grille. À la ferme de la Harpe, depuis presque trente ans, les amateurs ont le choix du morceau. Ils n’hésitent pas à taper la bavette entre instruments, et le bœuf y est arrangé à toutes les modes, be-bop ou bossa.

Proposé par des résistants de l’éducation populaire totalement accros au « jazz qui se partage », l’événement du jeudi est bien sûr gratuit et totalement free. Une playlist est postée sur le site de l’association 3regards, histoire d’accorder les violons des musiciens. Mais pour le reste, il suffit simplement d’être un pro de l’impro, même quant on est amateur.

Créé dix ans après les jams hebdomadaires, le festival la Harpe en jazz n’a jamais oublié ses racines festives et conviviales. Le public le lui rend bien, qu’il soit esthète en la matière ou profane, seul ou en famille.

À la Ferme de la Harpe, même si le plaisir dure parfois jusqu’au bout de la nuit, à un moment, il faut filer !

www.3regards.com

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FREE AS THE BIRD

Programmeur des TransMusicales et des concerts ATM de l’Ubu, Jean-Louis Brossard est plus connu comme un enfant du rock que comme un amateur de jazz. Ainsi, si le découvreur de talents rime avec Nirvana ou Yargo, son idole absolue se nomme pourtant Albert Ayler, l’un des papes du free jazz.