BARBAR ADOUCIT LES MŒURS

Créé en 1999, le collectif Culture BarBar a largement infusé le territoire national, et compte aujourd’hui quatre-cent adhérents. À Rennes, vingt-cinq cafés se concertent au quotidien pour « vivre la musique en intelligence ».

« Aux bars, les citoyens ! » La devise colle parfaitement à la philosophie « Culture BarBar ». Créé à l’aube de l’an 2000, le réseau national existe précisément pour mettre les gens autour d’une table et leur permettre d’échanger autour des questions de diffusion artistique. Avec, en toile de fond, les problèmes de nuisance sonore et du vivre ensemble. « L’idée est aussi de donner du poids à nos messages, avance Guéno, le boss du Ty Anna et du Bar’hic. Plus nous sommes nombreux, plus celui-ci porte. »

Les cafés (se) concertent

Le collectif compte aujourd’hui 400 adhérents à l’échelle nationale, et à Rennes, pas moins de 25 patrons de bars ont décidé de rejoindre l’antenne locale du mouvement. « Petit à petit, notre travail porte ses fruits. En face de nous, les élus et autres partenaires institutionnels prennent conscience que les cafés concerts, ce n’est pas que du bruit et des embrouilles, mais aussi de l’emploi direct et des artistes en devenir. »

Plus récemment, le GIP café culture a vu le jour. « L’idée vient du collectif Culure Barbar, mais le dispositif est piloté par l’État et les collectivités locales. Pour prendre l’exemple Rennais, la ville subventionne le GIP à une certaine hauteur (environ 20 000 € en 2015). N’importe quel bar adhérent (c’est gratuit) et en règle avec la législation, peut ensuite puiser dans ces fonds pour organiser des concerts. »

Autre point positif du dispositif : « plus les musiciens sont nombreux dans le groupe, plus le montant de l’aide augmente. »

Vingt-cinq adhérents, c’est beaucoup non ? « Nous arrivons pas loin derrière Lille et Toulouse. Peut-être parce que les bistrotiers de notre ville ont déjà de la bouteille avec l’expérience de la Fédération des petits lieux de spectacle. »

« Certes, il y a les problèmes d’alcoolisation massive, le manque de curiosité croissant du public vis à vis des concerts, le climat social… », mais ce n’est pas une raison de broyer du noir ou de noyer son chagrin dans l’alcool. « Les patrons de bar ont désormais une voix et celle-ci est entendue. » BarBar Rennes a notamment participé à l’écriture de la charte de la vie nocturne, et attend beaucoup de la création du conseil de la nuit. Trop discrète, comme action ? Que les sceptiques se rassurent, le collectif fait son festival national en novembre, avec un gros crochet par Rennes. Une autre façon de se faire entendre, et aussi de dire que ces invasions BarBar font le maximum pour adoucir les mœurs.

Festival.bar-bars.com / bar-bars.com

JBG

 

DE BONNES VIBRATIONS

Des compilations concoctées par Radio Campus Rennes 88.4 à celles de l’Antipode MJC, les oreilles rennaises en coin sont particulièrement chouchoutées.

Pour Radio Campus Rennes, on peut parler de 9 ans de réflexion. Au sens de reflet, ou de miroir de la créativité locale. Ainsi, depuis 2008, la radieuse radio étudiante ne campe pas sur ses positions et s’en va fureter sur les plates bandes des musiques émergeantes. Le fruit de ses recherches se concrétise dans des petits trésors téléchargeables gratuitement. Au menu des 8e Vibrations électriques, par exemple, dix-huit groupes hétérogènes, dont : Kaviar Special, Columbine, Darjeeling speech, Fat Supper… Vous voulez savoir de quoi sera fait demain ? La madame Irma des musiques actuelles vous attend au 88.4 !

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