LE RED BULL CARBURE AU DJ MARRRTIN

Depuis « De la dérive », sorti sous le nom de Dirty Dezer en 2002, DJ Marrrtin a fait un sacré bout de chemin. Pas de traversée du désert au programme mais un oasis de créations : le « crate-digger » a notamment mis au point le concept des fameuses soirées Stereophonk et Aerosoul, signé des pépites avec Funky Bijou… Grand maître de mixage dans les battles de breakdance ou de fameuses soirées, Dirty Dezer agit également dans l’ombre des signatures rap du label Junkadelic… DJ Marrrtin a écumé le monde (TransMusicales de Rennes, 24 Heures du Mans, Nordik Impakt à Caen, Blue Frog à Mumbaï…) Éminence soul funk reconnue par ses pairs, fabuleux party rockeur de l’hexagone, DJ Marrrtin reste pourtant l’un des secrets les mieux gardés de l’underground français. Sa nouvelle casquette de DJ résident des championnats de breakdance Red Bull BC One dopera-t-elle sa carrière ? Nul n’est prophète en son pays, mais une chose est sûre : le B-Boy donne un sacré coup de fouet à l’un des plus célèbres battles de la planète soul… En attendant, le DJ le plus funky du grand ouest vous salue bien.

À écouter : DJ Marrrtin – A bunch of funk – Red Bull BC One (Stereophonk)

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UN GRAND KENYON À RENNES 

Si la réputation musicale de Rennes s’est forgée comme « cité rock », c’est dans ses marges qu’il faut chercher pour trouver les artistes les plus « bankables ». Avec Kenyon comme ambassadeur, le rap rennais touche littéralement les cimes de la rime. À 20 balais et des poussières, le jeune MC époustoufle déjà la planète hip-hop.

Sa marque de fabrique : un rap très technique ; un sens aigu de la synthèse entre nu-soul, hip-hop et reggae/dancehall ; une voix surfant sur les différents styles de flow ; une maîtrise incontestable de l’impro et du fast-style…

Ses influences : les classiques U.S East coast, l’âge d’or du rap français, la vague new jack/R’n’B, et le ndombolo.

Découvert par Soprano, Kenyon en a même profité pour remixer « Crazy », un titre de la star du rap made in France. Complètement folle, en effet, la trajectoire du MC. Quand il n’assure pas la 1ère partie de groupes prestigieux (Sexion d’assaut, Busta Rhymes, Neg Marrons, Toots and the Maytals…), quand il ne remporte pas des concours (End of the weak, Buzz Booster, Crazy…), il compose des albums (« Soul revolt » en 2011, « L’Étude de K » en 2012…).

Son dernier e.p intitulé « Choix des armes » est sorti en 2015 et la pépite hip-hop rennaise annonce un nouvel opus pour cet automne. À propos d’armes, Kenyon a fait les siens au sein de Legal shot, sound system rennais faisant référence dans l’hexagone. Une chose est sûre, ce Kenyon là est plein de reliefs.

Kenyon est sur youtube, facebook…

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En ville, des festivals 

LE HIP-HOP DÉTONNE AUX QUARTIERS D’ÉTÉ

Quartiers sensibles, étés sans sable… On est loin de l’univers des cités avec ces incontournables Quartiers d’été. Dédiés aux cultures urbaines, le festival porté par le CRIJ Bretagne et plus de 200 jeunes a déjà vu passer du beau monde dans la verdure du parc des Gayeulles. Suprême groupe de rap, NTM y a notamment chanté « Ma Benz », et Ärsenik a pu faire une piqure de rappel de son talent au public lors de la dernière édition. En 2012, 21 000 personnes ont été s’égayer dans la nature des Gayeulles, en plein mois de juillet.

www.crij-bretagne.com/quartiersdete ; facebook…      

 

LE FUNK PREND LES RENNES 

Le rituel est incontournable, aussi précis qu’un mécanisme d’horlogerie suisse, réglé comme du papier à musique : depuis 2012, grâce à la compagnie Engrenage, la culture funk et hip hop prend Rennes d’assaut, pour le plus grand bonheur des nombreux amateurs des modes d’expression urbaine (musique, danse, etc) avec, toujours, l’éducation populaire en ligne de mire. À titre d’exemple, l’édition 2015 mettait notamment à l’honneur la musique Afrobeat (Seun Kuti & The Egypt 80) et les Brass bands de la Nouvelle Orleans (Michelle Gibson, etc). De quoi rendre le funk encore plus hip-hopulaire !

www.compagnieengrenage.fr/festival-le-funk-prend-les-rennes

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L’AUBAINE URBAINES 

Musique, danses, street golf, parkour, graffiti numérique… Depuis 2010, l’Antipode MJC et les rencontres Urbaines braquent les projecteurs sur ces pratiques en pleine éclosion. Côté son, l’édition 2016 invitait notamment à un atelier chorale beatbox, ou encore à un parcours organisé avec les étudiants en musiques actuelles du Pont Supérieur. Au programme, également, des concerts de Bukatribe, Demi Portion, A2H, Simba, Enerku, Anthony Parasole, Théo Muller…

www.urbaines.fr

 

Associations de bons fêtards 

STEREOPHONK

Depuis une dizaine d’années, le crew et label rennais proclame le droit de groove et passe régulièrement à l’acte pour de mythiques soirées. Dans les rangs de cette association de bons fêtards funk, soul, hip-hop : Funky Bijou, Deheb, Ajax Tow, DJ Marrrtin, Gop, Motwo…

Stereophonk est sur youtube, facebook, bandcamp, soundclouds…

 

Stand High Patrol

DU BON, DU BON, DU BON DUB

Les Rennais fans de reggae et de ses musiques cousines ont forcément été, un jour ou plutôt une nuit, rattrapés par la patrouille de Stand High. Stand High Patrol, ce sont trois « Dubadub Musketeerz » pour vous servir : les fondateurs Rootystep et Mac Gyver, suivis de près par Pupajim, MC, chanteur et compositeur officiel du groupe. Des bars de Rennes aux productions dub stepper anglaises, le sound system a pris la bonne habitude de bousculer les conventions depuis le début des années 2000. À l’image de leur dernier album, « A matter of scale », ce peuple-là est toujours vert.

www.standhighpatrol.com

 

La compil’ ultime

LES ROIS DU RAP RENNAIS SONT DANS RAIN CITY

On aurait pu parler de Brest of hip-hop mais c’est à Rennes que l’on se trouve. Dans l’arène d’une compilation même, dans laquelle se démènent les fauves pris par la fièvre du rap. Parue en 2012, cette anthologie rennaise pilotée par un Mekah en mécano de la générale, réunissait notamment Micronologie, Kenyon, Simba, Doc Brown, soient une quarantaine d’orfèvres au total. Si Rennes est une ville rock, électro, le rap sait aussi régulièrement se rap… peler à son bon souvenir.

 

UN PLATTERS À RENNES ! 

On vous parle ici d’un temps que les gens de vingt, trente, quarante, voir cinquante ans, ne peuvent pas connaître, The platters ayant connu leur âge d’or dans les années 1950-60. Et pourtant, qui n’a pas dansé le slow sur « Only you » ou « The great pretenders » ? Benjamin de ce groupe de doo-wop légendaire, Maurey Richards peut malgré tout dire « j’en étais ». Originaire de Chicago, il rejoint le groupe dans les années 1980 pour un bail d’une dizaine d’années. Aujourd’hui entre Rennes et Londres, le chanteur américain est régulièrement remarqué aux côtés de Ze Big band, des rennais grave énervés emmenés par Fred Burgazzi, de Ricky Ford ou encore de Sweet Scream’in Jones.

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